Maître du terrain au soir du 16 juin, Wellington fait finalement installer ses troupes le long de la chaussée reliant Bruxelles au Mont Saint-Jean. Le 18, le face à face avec Napoléon pouvait avoir lieu. Le contingent Brunswickois est là encore rattaché à la réserve générale de l'Armée alliée, mais va opérer en 3 corps distincts. La cavalerie est rattachée à son homologue britannique, l'Avant-garde, le Leib-bataillon et le 1er bataillon d'infanterie légère sont positionnés en soutien du château d'Hougoumont et le reste de l'infanterie, ainsi que l'artillerie, est gardée en réserve en seconde ligne.
Comme aux Quatre-Bras, le rôle des troupes brunswickoises sera limité. Les témoignages signalent en général la nervosité des Brunswickois, ce qui est compréhensible car ils n'ont connu leur baptême du feu que 2 jours auparavant ! En milieu d'après-midi, Wellington ordonne aux troupes placées près d'Hougoumont de venir soutenir les positions tenues par la Garde Anglaise et l'infanterie du Prince de Weimar. C'est à ce moment que Ney ordonne une grande charge avec les cuirassiers du général Milhaud et la cavalerie légère de la garde de Lefèbvre-Desnouettes, soit 24 escadrons ! Formée en carré, l'infanterie réussit à endiguer la marrée des cavaliers français, qui se font alors charger à leur tour par la brigade de cavalerie du général Somerset, à laquelle appartiennent uhlans et hussards noirs... Les Brunswickois tiennent bon. C'est lors de cette charge fantastique qu'un capitaine anglais est alors témoin d'une scène macabre... il aperçoit 2 soldats du Brunswick quitter leur poste pour venir achever d'une balle en pleine tête un chasseur à cheval de la garde qui gisait blessé non-loin d'eux... le capitaine explique ce geste par la mort du Duc Frédéric-Guillaume deux jours plus tôt...
Le reste du contingent brunswickois ne quittera sa positon qu'en fin de journée, lorsque Wellington ordonnera l'avancée générale de son armée. Marchant au centre de la bataille dans l'axe de la Haie-Sainte, l'infanterie du colonel Olfermann fera finalement face au 3ème régiment de grenadiers à pied de la garde impériale... derniers combats avant la retraite générale de l'armée de l'Empereur... Les cavaliers noirs seront vus en train de sabrer les hommes du 1er régiment de chasseurs à pied de la garde... prêt duquel Cambronne aurait prononcé son fameux mot...
Pour complèter cette très rapide présentation du rôle des troupes Brunswickoises lors de la campagne de Belgique, je ne saurais que trop vous conseiller la lecture de l'ouvrage de Jean-Claude Damamme La bataille de Waterloo que vous trouverez en poche aux Editions Tempus. C'est de loin le récit le plus époustouflant qu'il m'ait été donné de lire sur cette bataille... et pourtant on en a écrit beaucoup ! L'auteur raconte avec détails et lyrisme à la fois les évènements de juin 1815. Une plume incroyable, de l'émotion, de l'humour parfois, même s'il rudoit Louis XVIII et les Prussiens... Un récit incroyable au coeur de la bataille, vous entendrez le son des balles siffler à vos oreilles, l'odeur de la poudre vous étouffera... bref vous aurez du mal à le lâcher ! On se prend à croire à une victoire française, c'est dire ! Je ne peux résister à vous en livrer quelques lignes poignantes...
Alors que la Garde Impériale entre en action, des grenadiers à pied aperçoivent un homme qui s'avance à leur rencontre..."C'est un maréchal des logis des chasseurs à cheval de la garde et un vétéran comme l'attestent les deux chevrons authentifiant seize années de bons et loyaux services. Il demande à se reposer. Sa cuisse gauche, éclatée par un biscaien, saigne abondamment. Pendant que le chiurgien colmate la plaie à grand renfort de charpie, l'homme, qui ne laisse échapper aucune plainte sous le scalpel, demande que l'on s'occupe de son cheval. Du ventre du malheureux animal, les entrailles, grisâtres et roses, s'étirent jusqu'au sol. L'homme explique que lui et son cheval ont été touchés par le même projectile. Au chiurgien interloqué, et peu enclin à s'occuper d'un cheval-ce serait déchoir-, le chasseur explique qu'il n'a pas voulu abandonner son "fidèle ami". Et il raconte leur histoire.
Effectivement, Bijou-c'est le nom du cheval-est un vieux complice de campagnes et de bivouacs. Son maître l'a pris après une charge menée contre les mamelucks à la bataille des Pyramides. Le 21 juillet 1798 ! Et ils ne se sont plus quittés depuis :
"Vous voyez monsieur le chirurgien, si je suis là aujourd'hui, c'est grâce à mon cheval que je le dois. J'ai fait la campagne de Russie, et c'est grâce à lui si je suis rentré au pays. Alors comme il est blessé, je n'ai pas pu l'abandonner."
Peut-être touché, le chirurgien fit ce qu'il put. Les artilleurs ennemis aussi : un boulet anglais vint achever Bijou au milieu même du carré. C'était sans doute mieux ainsi."
Si vous cherchez un ouvrage sur Waterloo qui se lit comme un roman sans trop entrer dans les détails de chiffres ou de stratégies... vous l'avez !
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